#22 Soul complex
Les âmes sombrent dans cette ville, comme attirées par le vide. Ecrasées par le poids d'une pluie invisible, incolore, qui trempe l'intérieur sans toucher le reste...
Toujours en transition, en mouvements désordonnés, tromper l'attente, oublier, revivre les même sensations, encore et encore...
Sommes-nous à ce point effrayés que nous ne savons plus nous arrêter ?
Ce serait pourtant simple...
...
#20 Once upon a time à la Défense (Reprise)
Il était une fois un lieu étrange et froid, un lieu où pour ne pas se faire remarquer les gens s'habillaient tous en noir, en cravate et sans joie. Des arbres en plastiques faisaient office de nature, au milieu du béton, du métal et du verre. C'était un lieu un peu tabou, qu'on ne pouvait atteindre à pied, si l'on voulait s'y rendre il fallait se laisser avaler par d'étranges machines grondantes, aux ventres remplies de visages masqués...
Que faisaient ces gens dans cet endroit mutant ? Il couraient après l'argent, couraient après le temps, couraient après l'argent, et inversement...
Dans leurs cages enfermés, ils amassaient les billets, puis ils comptaient et recomptaient encore, comme pour se venger, que quelqu'un ait transformé un jour les contes de la cours en cours des comptes et que leurs rêves d'enfants ne soient plus que du vent, du temps et de l'argent...
Plongeant dans les tunnels sombres ils aspiraient au néant.
Et puis... Et puis un jour ce fut la crise !
Plus d'argent ! Que faire alors, de tout ce temps maintenant ? Plus rien à compter, plus rien à recompter, juste le bruit du vent au milieu des tours d'argent...
Cela prit un peu de temps, pour oublier l'argent, pour apprécier le vent et sortir des tours d'argent, mais après bien des détours ils ouvrirent les issues de secours et se rappelèrent en un instant un mot enfoui dans les profondeurs des fondations de béton: "amour"
Ils se regardèrent enfin et apprirent de nouveau à rire et à sourire sur cette île étrange au milieu de la ville, coincés peut-être mais libres, enfin enclins à vivre...
Les machines ne grondaient plus, et du lieu fantôme on entendaient parfois résonner des chants étranges et apaisants, comme le murmure du vent qui prenait enfin son temps au milieu des tours d'argent...